Carrosserie
La Murena est un coupé sportif à moteur central transversal. Conçue par des ingénieurs passionnés, la Murena est une réalisation exclusive, à l’opposé des coupés industriels des grands constructeurs. Son coffre à bagages (320 dm3), situé derrière le moteur, est accessible par un vaste hayon vitré. Les feux avant sont escamotables.
Sa carrosserie est constituée de panneaux en matériaux composites à base de résine et de fibre de verre. Les casquettes de phares, les pare-chocs sont en SMC (Sheet Moulding Compound) : les chutes de fibres de verre sont hachées et incorporées dans une pâte conditionnée en rouleaux. Ce matériau est déposé dans les moules où il est pressé à chaud. Le SMC sera de plus en plus utilisé par Matra dans ses voitures ultérieures (Renault Espace générations I à III et Renault Avantime).
La Murena est l’œuvre du styliste Antoine Volanis. La finesse de la ligne contraste cependant avec les imperfections de l’assemblage encore trop artisanal de Matra. La surface vitrée, avec un pare-brise extrêmement incliné, est très importante et permet une visibilité globale satisfaisante pour un coupé à moteur central. Les phares sont escamotables pour garantir un capot très plongeant. Le Cx est de 0,328, valeur très bonne pour une voiture à moteur central.
Les rares modèles 2.2 équipés de la « Préparation 142 » (74 exemplaires recensés), puis les 480 Murena S (1984) dont la puissance atteint 142 ch., sont équipées d’un aileron arrière en polyester noir qui alourdit quelque peu la ligne, ainsi que d’harmonieux bas de caisse couleur carrosserie.
Châssis
La structure est un châssis cadre autoporteur en tôles embouties et soudées. Elle possède une caractéristique rare : sa protection anticorrosion réalisée par galvanisation à chaud. La caisse est plongée dans un bain de zinc en fusion, recouvrant intégralement les tôles telle une soudure continue. Vingt kilogrammes de zinc sont ainsi déposés sur une couche de 65 µm. En plus de la protection anticorrosion, cette technique ajoute un gain en rigidité du châssis de près de 45 %. Les seules autres automobiles à avoir bénéficié de ce procédé seront la Renault Espace (générations I à III) et la Renault Avantime également conçues et produites par Matra Automobile.
Suspensions
- Avant : doubles leviers triangulaires transversaux, barres de torsion longitudinales, barre antiroulis, amortisseurs télescopiques.
- Arrière : triangles obliques, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques.
Aménagement intérieur
La Murena reprend le concept inauguré par la Matra-Simca Bagheera : trois places de front, face à la route. Ce concept original est bien plus logique que celui d’une 2+2 traditionnelle dont les deux places arrière sont rarement exploitables. Chaque place possède son propre siège individuel. Le siège central a un dossier rabattable. Il devient ainsi un accoudoir géant entre les deux places restantes. L’appuie-tête central bascule également pour améliorer la visibilité arrière. La presse reconnaît la grande réussite du dessin des sièges, très confortables. Le tableau de bord reprend l’instrumentation très complète de sa devancière, la Bagheera, mais est réalisé cette fois en matériau plastique thermoformé. Son esthétique est jugée décevante et sa finition correspond aux standards de l’époque, c’est-à-dire plutôt médiocre.
Motorisations
Deux moteurs sont installés à l’origine : un 1,6 L et un 2,2 L. Le “petit” « moteur Poissy » 1,6 litre est imposé par PSA pour assurer un certain volume de ventes. Au départ, le « moteur Douvrin » de 2 litres commun à Peugeot et Renault devait être utilisé mais la régie Nationale opposa son véto car elle projetait d’utiliser ce moteur sur son nouveau coupé Fuego. Matra fut donc obligé de se rabattre dans la banque d’organes Talbot et choisit le 2.2 de la Tagora, c’est-à-dire le vénérable moteur qui a équipé les Chrysler 180 réalésé à 2,2 litres et bridé à 118 ch. À l’origine, Matra avait envisagé une évolution plus puissante de la Murena 2.2, la 4S, dotée d’un moteur multisoupapes de 175 ch et capable de 230 km/h mais le coût excessif et le refus de PSA obligeront Matra à concevoir la « Préparation 142 » proposée à partir du millésime 1982 en “boostant” le 2,2 litres à 142 ch qui préfigure la Murena S lancée l’année suivante.
Moteur |
1,6 L |
2,2 L |
2,2 L Kit 142 et S |
Type |
Transversal |
Transversal |
Transversal |
Cylindres |
4 cylindres |
4 cylindres |
4 cylindres |
Soupapes |
8 soupapes
2 par cylindre |
8 soupapes
2 par cylindre |
8 soupapes
2 par cylindre |
Arbre à cames |
1 arbre à cames latéral |
1 arbre à cames en tête |
1 arbre à cames en tête spécial |
Cylindrée |
1 592 cm3 |
2 155 cm3 |
2 155 cm3 |
Alésage x course |
80,6 × 78 mm |
91,7 × 81,6 mm |
91,7 × 81,6 mm |
Rapport volumétrique |
9.35 : 1 |
9.45 : 1 |
9.5 : 1 |
Puissance maxi |
65,7 kW (92 ch) à 5 600 tr/min |
86 kW (118 ch) à 5 800 tr/min |
104 kW (142 ch) à 6 000 tr/min |
Couple maxi |
13,5 kg.m à 3 200 tr/min |
18,5 kg.m à 3 000 tr/min |
19,1 kg.m à 3 800 tr/min |
Catalyse |
Non |
Non |
Non |
Type de carburant |
RON 97 |
RON 97 |
RON 97 |
Carburation |
1 carburateur double corps Weber 36 DCNVA 16/100 |
1 carburateur inversé double corps Solex 34 CIC F |
2 carburateurs double corps Solex 40 ADDHE, collecteur d’admission à 4 conduits séparés |
Kilomètre départ arrêté |
33,3 s |
30,4 s |
29,1 s |
0 à 100 km/h |
11,8 s |
9,3 s |
8,4 s |
Vitesse maxi |
182 km/h |
197 km/h |
210 km/h |
Consommation |
6 à 10,5 l/100 km |
6,9 à 12,3 l/100 km |
6,9 à 13,9 l/100 km |