La production s’est étendue de 1959 à 1968 avec quelques évolutions mineures.
La Mk2 existait en trois cylindrées : 2.4, 3.4 et 3,8 litres, avec des transmissions manuelles, avec ou sans overdrive, ou automatiques, surtout pour les États-Unis.
La version 2.4 était une honnête berline sans prétentions avec une certaine mollesse ce qui n’était plus le cas avec la 3.4. La 3.8 était la plus sportive, elle a couru, et gagné, de nombreux rallyes dont le Tour de France auto. Elle s’est illustrée aussi dans le Monte-Carlo, mais sans le gagner. C’est la grosse MkVII en fin de carrière qui fut la seule Jaguar à remporter cette épreuve, malgré les participations des XK120, XK140, Mk2 et Type E.
La Mk2 a apporté quelques innovations techniques marquantes : des freins à disques aux quatre roues. Des surfaces vitrées agrandies avec des montants fins et chromés. Le moteur XK était le même pour les 3,4 et 3,8 litres hormis l’alésage. La caisse et l’intérieur de tous les modèles Mk2 disposaient de la même finition. La voie arrière plus large que celle de la Mk1 améliorait la tenue de route de l’auto.
Le numéro de série de l’auto permettait de connaître sa configuration
Une voiture équipée d’un overdrive Laycock de Normanville avait un numéro type : xxxxxxDN. La transmission automatique Borg Warner donnait un numéro de série type : xxxxxxBW
Ses performances étaient impressionnantes pour l’époque et restent plus qu’honnêtes quarante ans plus tard (220 ch, 125 mph soit 200 km/h, 0-100 en 8,5 secondes).
La Mk2 arriva aussi au moment de la mise en service du réseau autoroutier qui permettait de « croiser » en tout confort à plus de 160.
Elle a été la première grande routière de sport en permettant aux berlines d’avoir les performances des voitures de sport. Dans les années 1960, elle était tout autant la voiture des truands que celle des policiers (en Grande-Bretagne). Les hold-ups de banque ne pouvaient pas être complets sans une Mk2 de fuite et une Mk2 de poursuite.
C’était une berline luxueuse dans laquelle le cuir, la loupe de noyer et les tablettes de courtoisie (picnic tables) à l’arrière des sièges étaient de série mais, signe des temps, les sièges inclinables à l’avant étaient en option.
Elle s’est forgée un palmarès conséquent sur circuits et en rallyes internationaux aux mains de pilotes de renom, en gagnant beaucoup de courses de catégories tourisme ou tourisme amélioré.
L’usine a fabriqué une très petite série d’une douzaine d’autos chaque année de 59 à 64 nommées “Tour de France”. Elles ont été commandées par des pilotes ou des particuliers pour les engager dans des rallyes. Reconnaissables avec une dizaine de spécificités dont : boîtier de direction 3,5 tours, cales en dural pour le train av., renforts des attaches de pont arrière, boîte MOSS close ratio, deux carburateurs SU H8 ou trois carburateurs HD6 ou HD8. Un ou deux réservoirs dans la malle, remplissages par le dessus. Certaines ont eu des éléments de carrosserie en aluminium.